INTERVIEWS CROISÉES : Théo et Enzo LABAT


Depuis quelques années nous assistons à une évolution du basket Landais. L’explosion des droits TV a fait que des joueurs se retrouvent à porter le maillot de club dont ils ne sont pas originaires. Le Real Chalossais, très attaché à sa formation et à ses jeunes, tente de garder ses pépites le plus longtemps possible malgré l’attrait des strasses et des paillettes des riches franchises voisines. Deux d’entre elles sont actuellement bien installées dans l’effectif de la nationale 3, Théo et Enzo LABAT. Les deux frères sont devenus en l’espace de quelques mois les chouchous du public marine et bleu et un poison pour les joueurs adverses. Entretien familial avec les deux pépites Larbeyennes.


Salut Théo et Enzo, pouvez-vous déjà nous expliquer d’où vient vos surnoms respectifs “Enzo Auditore” et “Théophile-Kobe” ?

Théo : pour ma part mon surnom me vient de mon bien aimé capitaine, qui non satisfait de m’appeler Théo, a d’abord pensé à “Kobe” (surnom que j’aime bien il est vrai), après un lay-back (panier en passant sous le cercle) digne de ce dernier d’après ce qu’il m’a dit, lors du match contre Roche Vendée, avec l’accord du reste de l’équipe et surtout du King Ilardia bien sûr. Et pour le second, comme je vous l’ai dit il a un souci avec Théo, il a sans doute trouvé que 4 lettres n’étaient pas suffisantes pour un prénom (même si dans son prénom y’en a pas beaucoup plus …), et a préféré m’appeler “Théophile”, c’est plus long (même si je l’aime beaucoup moins ce surnom), après avoir hésité avec Théodore (la peste ou le choléra comme on dit). Mais je dois quand même reconnaître qu’au moins je ne risque pas d’avoir de concurrence à ce niveau là, même si je me demande encore d’où il a tiré ce prénom de Théophile, qui à mon humble connaissance n’existe plus depuis le début du XIXème siècle au moins.

Enzo : Ce surnom m’a été donné en référence au jeu Assassin’s Creed dans lequel le protagoniste se prénomme Ezio Auditore da Firenze. La ressemblance frappante entre “Enzo” et “Ezio” a été relevée par les gamers (personnes qui aiment les jeux vidéos) de l’équipe fanion et ils m’ont rebaptisé ainsi.

Théo, tu as une gestuelle de tir proche de la perfection en particulier derrière la ligne à 3 points. Les spécialistes basket te comparent souvent à Ray Allen. Peux-tu nous dire qui t’as appris à dégainer avec autant de finesse ?

Théo : Comme tu me le fais si bien remarquer, je tiens à mettre en avant t’as perspicacité pour avoir remarqué la différence entre mon shoot et celui d’un joueur de basket lambdas. Malgré les efforts de nombreux coachs et éducateurs (Rémy, Bastien, Flo, Victor entre autre), ma gestuelle reste quelque peu atypique, même si je tiens à souligner qu’il y a eu de nombreux progrès, avec encore beaucoup de travail à faire. Je tiens notamment à remercier mon cousin Jean Charles Crabos qui m’a coaché lorsque je devais être en benjamin ou poussin, et auprès duquel j’ai appris beaucoup au niveau du shoot autant dans la gestuelle que dans la courbe. Il m’a appris le tir fléchette, une des nombreuses cordes à mon arc comme vous le verrez après. Mais surtout, l’essence même de mon shoot est concentrée dans ma botte secrète le Théophile-Kobe shot,(attention spoiler) qui s’effectue toujours en extension vers l’avant et non pas vers l’arrière et permet ainsi de faire tomber de nombreuses fautes aux défenseurs un peu trop désireux de me contrer comme le week end dernier à Doazit. C’est une révolution dans le basket moderne !

Enzo, tout le monde connaît ton hygiène de vie irréprochable. Comment arrives-tu à rester fidèle à tes convictions dans ce milieu du basket Landais où la bière est quand même bien plus présente que la Pampara ?

Enzo : Je reste fidèle à mes convictions notamment pour faire mentir ceux qui disent “Tu finiras forcément par boire”, ça me motive et m’encourage dans ma lutte. Cependant je n’oublie pas le pari avec capitaine Francky Ben’s que j’honorerai si je le gagne.

Vous êtes tous les deux originaires de Larbey et on connaît votre attachement envers votre village natal. Comment vivez-vous l’un et l’autre ce moment où les joueurs adverses entrent dans la Chalosse airlines Arena de Larbey et prennent des photos du « parquet » ainsi que des gradins avec surprise, inquiétude voire même terreur ?

Théo : en toute objectivité et en ayant pris du recul, je reconnais que c’est un honneur de faire une visite guidée à autant de grands joueurs de la plus belle salle des Landes (et je suis pas chauvin), si se n’est du monde (parce que c’est la même chose), et que le parquet tout surprenant qu’il est, reste très confortable lorsque l’on est habitué. Et c’est d’ailleurs avec exaltation que j’apprécie à leur juste valeur leur air enjoué lorsqu’ils entrent dans la salle, avec des yeux brillants de mille feux devant tant de beauté (non j’en fait pas trop, c’est vraiment ce qu’il se passe). Mais surtout je vais appeler Michel pour voir si on peut renommer la salle “le Chalosse airlines Arena de Larbey”, je suis sur que ça fera un carton, et que dans quelques années la coupe du monde (des Landes) se jouera dans cette salle.

Enzo : Personnellement je suis ravi quand je les vois défigurés par la peur de tomber et de ne pas se relever.

Vous commencez tous les deux à avoir une réputation de joueurs “pot de colle” voire même “légèrement insupportables” dans le championnat national. Quel est le joueur qui vous a donné envie d’évoluer dans cette catégorie ?

Théo : Ce type de jeu qui peut paraître un peu mesquin aux non-connaisseurs est, il est vrai, plutôt plaisant à exercer. Je dois d’ailleurs remercier mes nombreux inspirateurs, en commençant par celui qui me fait penser chaque samedi que je suis content d’être dans son équipe, Rémi Virus Tresgot, qui est un bon exemple de gros défenseur bien « chiant » pour l’attaquant, avec un petit côté vicieux qui rend la chose encore plus intéressante. Il y a ensuite Baptiste Dezès, qui m’a aussi beaucoup appris, « Brougnon » que j’ai eu l’occasion de voir faire quelques fois aussi, et mon cousin Aurélien Crabos qui est pas mal aussi dans son genre.

Enzo : Je n’ai jamais eu cette réputation durant les saisons précédentes mais depuis ma 1ère année senior je me suis inspiré de mon grand et chiant frère mais aussi de Sousou l’expert en la matière.

Enzo, à l’image de ton amour pour la chanson française des années 80 et de ta coupe de cheveux, peux tu nous expliquer d’où te vient cet amour pour le Vintage ?

Enzo : je ne sais pas trop c’est sans doute que j’ai été bercé la dedans.

Théo, tu as repris le coaching des cadettes du REAL après le départ d’Ariirimarau Meuel, peux-tu nous expliquer d’où te vient cette passion pour le basket féminin ?

Théo : après avoir écumé les terrains de basket en temps que joueur et arbitre pendant de nombreuses années, le côté arbitrage a commencé à me lasser. J’ai donc arrêté ce dernier, mais toujours autant attirer par le ballon orange et jouer ne suffisant plus, je me suis tourné vers le coaching. Je ne voulais pas commencer avec une équipe trop petite (en âge), et pas non plus en temps que coach pour me faire de l’expérience et apprendre auprès de coachs plus expérimentés. Au début j’avais eu envie de faire aide coach de Florian sur les minimes régions, pour pouvoir apprendre avec des filles déjà à un certain niveau. Mais la place était déjà prise (merci Hugo), et lors d’un match j’en ai parlé avec Ariirimarau et lui ai proposé mais humbles services en temps qu’aide coach, parce que je voulais être avec quelqu’un qui avait le même esprit que moi au niveau basket et avec qui je m’entendais bien. Tout c’est très bien déroulé dans un premier temps, le groupe est très soudé et c’est aussi ce que j’apprécie énormément, c’est plus qu’une équipe de basket, c’est un groupe de copines et c’est ce que j’aime retrouver dans le basket. Le groupe est toujours souriant, s’entraide, et communique (même un peu trop parfois). Ce n’est que lorsqu’Arii est parti que j’ai repris malgré quelques appréhensions la place de coach des cadettes. Mais je veux le remercier pour le soutient qu’il m’apporte encore aujourd’hui, lorsque j’ai besoin de conseil ou autre il est très réactif, et aussi remercier Lucie qui est venu m’aider et dont j’apprécie énormément le soutient et les coups de gueule (rire).

Franchement les gars, quand vous étiez minots, qui gagnait à la bagarre ?

Théo : On a toujours été très pacifistes, on détestait la bagarre et ça se sent encore aujourd’hui dans notre amour du prochain. Mais bon c’était moi !

Enzo : Honnêtement je pense que mon frère me battait de peu car il a 2 ans de plus que moi mais maintenant que je suis plus grand et plus costaud que lui je pense pouvoir lui faire manger le tatami facilement. De plus mon surnom me donne un avantage certain : je suis un assassin quand même.

Si vous étiez un joueur NBA, vous seriez qui ?

Théo : Est-ce que j’ai vraiment besoin de répondre à ça ? Kobe bien sur. Même s’il est vrai que le shoot de Stephen Curry me plait bien.

Enzo : Adorant les années 80 et son style je pense que je voudrais être Larry Bird.

Merci les gars !

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